vendredi 2 mai 2008

Écrire....

Écrire....
Pas de cette écriture là qui se signe ou se soigne. Écrire simplement parce que les mots se suivent et nous ressemblent. Il n'y a rien à comprendre, aucun message. Des mots seulement, comme je les aime, comme j'aime la vie, sans intérêt, sans avenir. Parce que le plaisir traverse le corps et remonte jusqu'à la main qui sait. Maintenant.

Écrire...

Ne laisser entre les lignes aucune place qui ne soit déjà mienne. Je prends tout.

Donner, c'est prendre encore.

Écrire...

Pour oublier les mots qui brûlent des lèvres que le silence assèche. Je parle trop pour dire vraiment. D'ailleurs, une vie ne me suffirait plus. Et je n'ai rien à dire.

Ces lèvres, asséchées et brûlées, baisent les lèvres et la peau mieux qu'elles ne parlent. Je rêve d'écrire le chemin que mes lèvres et mes mains auront tracé sur ta peau.

Écrire...

Oser le mot de trop.

Pas encore.

Pas déjà.

L'éternité reste le privilège des mots: Ce mot, si mot il y a, saura trouver sa place le jour venu, si le jour vient. Il est, il viendra, c'est écrit. C'est déjà trop.

Les mots sont là qui se bousculent et me pressent, mais je n'ose pas: dialectique du maître et de l'esclave, qui suis-je ? Trop de pudeur et d'orgueil sans doute.

Le jeu n'est pas si facile. Les mots ne se lient pas. La règle n'est pas écrite.

Ecrire...

Souffler les mots sur un frisson naissant. Et puis, si je rougis d'ici, tu ne le sauras pas, comme tu ne sauras pas si je ne rougis pas.

mardi 9 mai 2000, 22h33

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