dimanche 2 septembre 2012
Je ne veux pas mourir.
jeudi 12 juin 2008
Condamnation (Et rire)
Et rire (Condamnation)
Vous pouvez me croire,
Puisque j’vous l’dis :
Je suis d’un naturel
Très gai.
Quand je suis venue au monde,
Qui m’attendait,
Soit dit en passant,
J’étais tellement heureuse
Que le toubib m’a frappée,
Sur les fesses,
Entre parenthèses,
Pour que je pleure,
Histoire de voir
Si j’étais bien vivante.
Couillon d’eau douce !
J’avais déjà le pouce dans la bouche !
C’est comme ça,
Je n’y peux strictement rrrien !
(Allitération en « r »)
De toute façon,
C’est pas bien grâve ….
(Insistance sur le « a » de grave,
C’est l’accent d’chez moi)
Je peux me forcer
À tirer une tronche
Comme ça.
C’est facile :
Je me concentre,
Je pense à mon prochain
Qu’est toujours accompagné d’un curé,
Je pense à l’autre joue,
Et je n’ai plus envie de rire.
Et tout l’monde est content.
Mieux encore :
(C’était déjà pas mal)
Quand je ris si bien,
On pourrait croire que je gémis
Ça fait des heureux.
On m’a dit un jour :
« Pense à une petite fille
qui pleure »
Mauvais. Nul.
La gosse, elle pleure bien
Pour quelque chose,
Et si je vous disais pourquoi …
Et puis, surtout,
J’ai pas envie de me retenir,
C’est physique,
Ça me coince dans le ventre.
Comme une envie de quelque chose,
D’autre chose …
C’est drôle, suffit de l’dire …
mercredi 11 juin 2008
Solitude (Sunt ibi aut non sint)
Je ne suis pas à bord
Je ne suis pas à terre ;
Je suis en l’eau qui dort
J’accuse l’éphémère
Et mon corps en témoigne
À quoi bon regretter
Le pétale de certitude
Quand, à l’aube fuyante,
L’âme en est même privée ?
L’espoir tombe en désuétude :
La chute est arrogante.
La mort est un retour
À l’ivresse primitive :
On ne vit pas de tout.
J’accorde au vieux tambour
De me battre craintive :
Il frappe mon dégoût.
Je ne reviendrai pas.
Ma puissance est en moi,
Absente émotion,
Silencieuse résolution.
Le ciel est un combat,
Le bateau un pilier de foi…
samedi 7 juin 2008
Sint ibi, aut non sint (Solitude)
Vous y êtes ?
Soyons logiques : forcément, nous y sommes !
Ça se voit !
Reste à savoir où nous sommes,
Mais ça, ça ne regarde que nous, c’est privé !
En tout cas, une chose est sûre :
Nous y sommes.
En fait, c’est une question idiote, non ?
(Alors, pour ce qui est de la réponse
Il ne faut pas s’attendre à des miracles !
quoique …)
puisque l’on parle de questions
(c’est bien de cela que nous parlions, n’est-ce pas ?)
comment se fait-il
(autant que cela puisse se faire)
que les gens intelligents
attendent toujours des réponses intelligentes
À leurs questions ?
Puisqu’ils sont intelligents
Ils n’ont pas besoin de poser de questions.
S’ils en posent,
Ce sont obligatoirement des questions bêtes
Qui réclament des réponses de bêtes
Or, les bêtes ne répondent pas aux questions …
Mais c’est peut-être aussi
Pour nous apprendre à répondre ?
Alors ça, ce serait très fort !
Ce serait même gentil !
Ils nous font croire qu’ils sont idiots
Pour que nous soyons moins complexés.
C’est vraiment très malin !
Mais maintenant que nous le savons,
Aurons-nous la méchanceté d’entrer dans leur jeu ?
Je me le demande.
(Ne vous croyez pas obligés de me répondre)
Alors, si je vous pose la question :
« Vous y êtes » ?
C’est pour que vous soyez heureux d’y être.
Vous y êtes ?
Moralité : si vous ne voulez pas passer
Pour un imbécile à vos propres yeux,
Ne vous posez que les questions
Dont vous ignorez la réponse.
vendredi 2 mai 2008
Lettre ouverte
Lettre ouverte aux cons de la terre,
Aux cocus de tous poils,
Aux hommes...
Malheureusement , c'est vrai : je n'avais jamais vécu dans la perversion, j'en ignorais la réalité. Et voilà que je la découvre au quotidien, en dehors des gros titres de la presse à grand tirage, sous le masque anodin des relations extraconjugales : de l'homme qui partageait ma vie d'abord, de tous les autres ensuite...sans transition ni signal d'alarme. Je perds mon optimisme, mon équilibre et cette hygiène de vie dont j'avais rêvé l'inébranlable complicité : je rencontre la solitude. Mes fantasmes se font plus pressants, mon enfant grandit et la jeunesse des autres m'éclabousse de stérilité.
Qu'on ne me demande pas l'impossible ! Je ne retournerai jamais au lit douillet de l'innocence. L'essentiel est de ne rien savoir, la politique de l'autruche devient le clef du bonheur... Je ne réponds plus aux questions, il ne me trompe plus : je suis sensée ne rien savoir et ne risque plus la déception : j'ai déjà donné ; aujourd'hui, je décide .
D'autres prennent des maîtresses pour conserver, jaloux, l'amour de leurs épouses ; je prendrai un mari pour découvrir l'amour dans les bras d'un amant.
Et cet amant (existe- t'il ?) qui donne à mon corps cette douceur des folles passions extra temporelles, je me le garde au chaud d'un lit dont les profondeurs rejettent la pestilence de vos nuits et de votre imbécile ignorance.
Dans l'attente, mes amours, Messieurs, sont portes ouvertes et mon cul ne regarde personne : son esprit est ailleurs...
Fait chez moi, un jour comme ça ....
Sabine
Douceur de l'âge
Dans le duvet de notre amour,
Veille une bercée d'enfants chéries :
Tes années chantent de chaleur .
La même bougie posée sur ton cœur,
La même flamme au grand jour,
Tremble, toujours offerte .
Comme l'espace, porte ouverte,
Le temps chaque jour est nouveau ..
Je t'aime à l'infini .
Ton regard flambe dans mes yeux,
Ta peau se dessine sur ma joue,
Ton sourire ouvre ma bouche,
Et tes mains recouvrent mes poings...
Ton âge répond du mien,
Comme l'histoire répond de nous .
Que notre différence première
Conduise nos pas en ce monde jusqu'à cet accord silencieux
Qui fleurira notre couche .
Je m'éternise de ta jeunesse :
Renaissance de ma folie
Lestée de l'ombre trop pesante .
Car l'insolence est notre temps,
Là où se recherche l'instant
De l'image réfléchie .
La souillure de l'immaculée
Est une fille voilée,
Un germe de sagesse,
Une quête patiente .
Je te promène sur un fil,
Mais ne crains pas de tomber :
Fantôme de l'avenir
Tu sauras marcher droit .
L'océan s'apaise devant toi
Qui porte son éternité .
Les rides de son étendue
Sont tes promesses d'absolu .
Tu as su rejoindre cette île
Où je vivais d'un souvenir .
Sabine

